On apprend que le 17 juillet une filiale du groupe d'énergie « Cheniere » a signe avec EDF un contrat pour la livraison de gaz naturel liquéfié, 770 000 tonnes par an, et ce pour la durée de 20 ans.
Donc, la question se pose: en France, on ne permet pas l’extraction du gaz de schiste par la méthode de coups hydrauliques, mais, derrière, on signe un contrat avec les Etats-Unis qui ont proposé leurs services aux pays européens.
Comment peut-on alors considérer cette décision de la compagnie nationale énergétique française? Nous adressons cette question à Henry Hude, écrivain et philosophe.
Henry Hude. Nous avons la même chose entre la France et l’Allemagne : l’Allemagne a banni le nucléaire et, en même temps, ils importent de l’électricité française qui est produite en grande partie par des centrales nucléaires. Il y a dans tout cela une part d’hypocrisie et peut-être aussi de nécessité politique. Mais il ne faut pas exagérer. J’ai regardé les chiffres : pour EDF, c’est un petit contrat. Cela représente 1,5% de notre consommation dans 2 ou 3 ans et 0,5% aujourd’hui, en supposant qu’on puisse importer cette énergie. Cela reste relativement marginal.
La Voix de la Russie. Je comprends très bien. Mais ce n’est pas seulement la quantité qui est importante. Ce qui compte, c’est le geste. La France est beaucoup critiquée pour être à la merci ou à l’écoute des Etats-Unis, même si c’est difficile à mesurer. Ne pensez-vous donc pas que c’est un geste qui pourrait déclencher une avalanche de critiques vis-à-vis de la France et de ses relations avec les Etats-Unis ?
Henry Hude. Ecoutez, je pense qui y a déjà un problème interne à la France au départ, à l’intérieur de la majorité gouvernementale, un désaccord entre les écologistes et les autres, car la France ne permet pas l’exploitation des gaz de schiste. Mais ce geste s’inscrit aussi a l’intérieur de la politique internationale, c’est certain. EDF est contrôlé par l’Etat à 85% donc ce sont des décisions d’Etat. Il y a l’affaire du Mistral, l’affaire des « sanctions », l’affaire BNP, l’affaire de la Deutsche Bank, … La France comme l’Allemagne est sous pression américaine pour durcir ses positions face à la Russie… Il est possible que cette affaire de gaz soit une concession qui ne coûte pas trop cher. C’est comme ça que je le vois, mais je n’ai pas les moyens de le prouver.
Ces contrats interviennent à un moment ou le PDG d’EDF a des problèmes fiscaux à cause de sa très jeune femme. Je vous passe les détails, mais il faudrait être journaliste d’investigation pour savoir quels sont exactement les tenants et aboutissants de cette affaire.
LVdlR. Faut-il systématiquement rattacher un problème quelconque économique (et là, on parle de fourniture d’électricité ou d’énergie tout simplement) à un aspect politique ? Par exemple, il y a beaucoup de reproches vis-à-vis des Verts qui disent « Il ne faut pas utiliser le gaz de schiste. Il ne fait pas utiliser l’énergie nucléaire. Il ne faut pas ceci, pas cela… » Je sais qu’il y a des voix qui disent : dans la conjoncture actuelle de difficulté économique, il faut essayer par tous les moyens de produire l’énergie, d’être indépendant dans cette production et il faut qu’ils comprennent. En France, a votre avis, où est le futur de ces productions d’énergie entre les éoliennes, la production atomique, les barrages d’EDF dans les Alpes ?
Henry Hude. Vous posez la question à un philosophe, donc ce ne sont pas des questions sur lesquelles je peu avoir un avis. Tout ce que je peux dire, d’un point de vue moral, c’est que l’exploitation du gaz de schiste semble avoir des conséquences sur l’environnement, potentiellement sur la santé publique, qui sont très importantes et qui n ont pas été explorées suffisamment. Aux Etats Unis, il est pratiquement impossible d’avoir des études objectives sur le sujet. Par contre, je pense qu’il est urgent d’attendre, et si d’autres pays veulent faire des expériences, tant mieux ou tant pis pour eux, nous verrons bien après. En tout cas c’est ma position. Par ailleurs il y a pour l’instant le nucléaire ou dans des pays comme la France, qui ne sont pas sismiques, parait être une solution dont de toute façon on ne peut pas se passer dans l’immédiat. Apres, on peut imaginer des révolutions énergétiques, mais je ne sais pas…
LVdlR. Je vous pose cette question, car justement ce qui m’intéresse, c’est le point de vue d’un philosophe. Dans les années 70, vous mentionnez une foule de ces romans fantastiques dans lesquels on disait qu’en l’an 2000 on vivrait un communisme ou une autre organisation planétaire qui serait toujours pour l’homme et qui le rendrait heureux, qu’on volerait sur d’autres planètes, etc. Au lieu de ça on se retrouve avec des petites guerres d’énergie entre les pays qui avaient des relations tout à fait fiables à l’époque.
LVdlR. Espérons que la raison triomphe.
Henry Hude. Elle peut en effet triompher.
http://french.ruvr.ru
26/7/14
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Donc, la question se pose: en France, on ne permet pas l’extraction du gaz de schiste par la méthode de coups hydrauliques, mais, derrière, on signe un contrat avec les Etats-Unis qui ont proposé leurs services aux pays européens.
Comment peut-on alors considérer cette décision de la compagnie nationale énergétique française? Nous adressons cette question à Henry Hude, écrivain et philosophe.
Henry Hude. Nous avons la même chose entre la France et l’Allemagne : l’Allemagne a banni le nucléaire et, en même temps, ils importent de l’électricité française qui est produite en grande partie par des centrales nucléaires. Il y a dans tout cela une part d’hypocrisie et peut-être aussi de nécessité politique. Mais il ne faut pas exagérer. J’ai regardé les chiffres : pour EDF, c’est un petit contrat. Cela représente 1,5% de notre consommation dans 2 ou 3 ans et 0,5% aujourd’hui, en supposant qu’on puisse importer cette énergie. Cela reste relativement marginal.
La Voix de la Russie. Je comprends très bien. Mais ce n’est pas seulement la quantité qui est importante. Ce qui compte, c’est le geste. La France est beaucoup critiquée pour être à la merci ou à l’écoute des Etats-Unis, même si c’est difficile à mesurer. Ne pensez-vous donc pas que c’est un geste qui pourrait déclencher une avalanche de critiques vis-à-vis de la France et de ses relations avec les Etats-Unis ?
Henry Hude. Ecoutez, je pense qui y a déjà un problème interne à la France au départ, à l’intérieur de la majorité gouvernementale, un désaccord entre les écologistes et les autres, car la France ne permet pas l’exploitation des gaz de schiste. Mais ce geste s’inscrit aussi a l’intérieur de la politique internationale, c’est certain. EDF est contrôlé par l’Etat à 85% donc ce sont des décisions d’Etat. Il y a l’affaire du Mistral, l’affaire des « sanctions », l’affaire BNP, l’affaire de la Deutsche Bank, … La France comme l’Allemagne est sous pression américaine pour durcir ses positions face à la Russie… Il est possible que cette affaire de gaz soit une concession qui ne coûte pas trop cher. C’est comme ça que je le vois, mais je n’ai pas les moyens de le prouver.
Ces contrats interviennent à un moment ou le PDG d’EDF a des problèmes fiscaux à cause de sa très jeune femme. Je vous passe les détails, mais il faudrait être journaliste d’investigation pour savoir quels sont exactement les tenants et aboutissants de cette affaire.
LVdlR. Faut-il systématiquement rattacher un problème quelconque économique (et là, on parle de fourniture d’électricité ou d’énergie tout simplement) à un aspect politique ? Par exemple, il y a beaucoup de reproches vis-à-vis des Verts qui disent « Il ne faut pas utiliser le gaz de schiste. Il ne fait pas utiliser l’énergie nucléaire. Il ne faut pas ceci, pas cela… » Je sais qu’il y a des voix qui disent : dans la conjoncture actuelle de difficulté économique, il faut essayer par tous les moyens de produire l’énergie, d’être indépendant dans cette production et il faut qu’ils comprennent. En France, a votre avis, où est le futur de ces productions d’énergie entre les éoliennes, la production atomique, les barrages d’EDF dans les Alpes ?
Henry Hude. Vous posez la question à un philosophe, donc ce ne sont pas des questions sur lesquelles je peu avoir un avis. Tout ce que je peux dire, d’un point de vue moral, c’est que l’exploitation du gaz de schiste semble avoir des conséquences sur l’environnement, potentiellement sur la santé publique, qui sont très importantes et qui n ont pas été explorées suffisamment. Aux Etats Unis, il est pratiquement impossible d’avoir des études objectives sur le sujet. Par contre, je pense qu’il est urgent d’attendre, et si d’autres pays veulent faire des expériences, tant mieux ou tant pis pour eux, nous verrons bien après. En tout cas c’est ma position. Par ailleurs il y a pour l’instant le nucléaire ou dans des pays comme la France, qui ne sont pas sismiques, parait être une solution dont de toute façon on ne peut pas se passer dans l’immédiat. Apres, on peut imaginer des révolutions énergétiques, mais je ne sais pas…
LVdlR. Je vous pose cette question, car justement ce qui m’intéresse, c’est le point de vue d’un philosophe. Dans les années 70, vous mentionnez une foule de ces romans fantastiques dans lesquels on disait qu’en l’an 2000 on vivrait un communisme ou une autre organisation planétaire qui serait toujours pour l’homme et qui le rendrait heureux, qu’on volerait sur d’autres planètes, etc. Au lieu de ça on se retrouve avec des petites guerres d’énergie entre les pays qui avaient des relations tout à fait fiables à l’époque.
- Henry Hude. Oui. De toute façon, l’Europe a joui de paix pendant longtemps parce que l’Union Soviétique et les Etats-Unis étaient décidés à ce qu’il n’y ait pas de guerre en Europe et nous n’avions de toute façon pas la liberté de prendre des décisions de ce type la. C’est pour cela que la situation européenne (si on exclue la Russie de l’Europe) est extrêmement préoccupante car cette tension entre la Russie et le Etats-Unis est très contrariante pour nous et très dangereuse à terme.
LVdlR. Espérons que la raison triomphe.
Henry Hude. Elle peut en effet triompher.
http://french.ruvr.ru
26/7/14
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EP committee examines EU energy security plan. --Six EU countries depend on Russia as the supplier for their entire gas imports.
Russia’s Europe-bound energy supplies should stay outside sanctions (Günther Oettinger)
EU, US to intensify cooperation on energy security concerns
US mulling ways to use natural gas resources in Ukraine crisis. - official
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